EnquĂŞte: Le monopole culturel
Je ne suis pas le seul à m’être aperçu que l’empire hollywoodien produit fréquemment un contenu cinématographique qui déprave l’art audiovisuel, l’altérant sous la forme d’une marchandise que l’on consomme et qui érige, autour de ses clients les plus fidèles, une montagne de déchets qui les aveugle. Mais avant de m’avancer dans des explications sociologiques, je suivrai un judicieux conseil maintes fois entendu lorsqu’il est question de comprendre un phénomène dans le monde capitaliste : follow the money.
Qui est propriétaire de quoi?
En 1980 (et cette année est le point de départ de plusieurs choses – effloraison du néolibéralisme sous Thatcher et Reagan) paraît aux États-Unis un ouvrage qui traite de la diversité médiatique et culturelle : Media Monopoly de Ben Bagdikian. Ce dernier conclut que pas plus de 50 compagnies contrôlent l’ensemble des médias américains : radio, télévision, films, journaux, etc. Suite à une importante vague de déréglementation, à la quatrième édition du même livre en 1992, ce nombre a chuté à 24 : les géants des médias se sont consolidés. Ces fusions se sont par la suite multipliées à un rythme effréné pour ne constituer que 10 consortiums médiatiques en 1997. À ce jour, ils ne sont que 5 : General Electric, Walt Disney, News Corp., Time Warner et National Amusements. Un sixième, la multinationale japonaise Sony, domine aussi le marché mondial. Ces entreprises ne limitent pas leur champ d’action aux journaux; ils possèdent des systèmes de câblodistribution, des magasins de vente au détail, des studios d’enregistrement de disque, des studios de production télévisée et cinématographique, plusieurs chaînes de télévision, des systèmes de diffusion par câble, des parcs d’attractions, des réseaux de télévision, des maisons d’édition de livres et de magazines, des boutiques de vente au détail, des salles de cinéma, des groupes d’investissements financiers, des assureurs maladie et, étonnamment, des entreprises de production et d’entretien militaire. (Voir encadrés : General Electric, Walt Disney)
Facteurs qui favorisent la consolidation des médias
Premièrement, les géants des médias ont tout à gagner en s’unissant et en se mondialisant : la portée de leur influence augmente à la même vitesse que l’expansion de leur conglomérat. Par exemple, quand Walt Disney réalise un film, il le diffuse sur son réseau de télévision à péage et sur le réseau commercial, vend la bande sonore du film, exploite des parcs d’attractions à thèmes, publie des livres et bandes dessinées inspirés du film et vend des marchandises qui y sont associées. Ces profits connexes représentent en moyenne quatre fois les profits enregistrés au Box Office 1. Le gain réalisé par l’ensemble de la corporation dépasse donc largement ce que chacune des parties aurait pu obtenir individuellement.
Deuxièmement, en s’unissant, ils éliminent toute forme de concurrence. Rupert Murdoch, le patron de News Corporation en 1996, l’explique en ses termes : « Nous pouvons nous unir maintenant ou nous pouvons nous entre-tuer d’abord et nous unir ensuite »2.
Troisièmement, grâce à la pluralité de médias qu’ils contrôlent, ils peuvent faire de la publicité croisée; explicite ou placée – c’est-à -dire à l’intérieur même de leurs émissions. Il ne faut pas s’étonner de voir les acteurs célèbres se faire interviewer aux émissions « late night » peu de temps avant la mise en salle de films dans lesquels ils jouent un rôle principal : la chaîne télévisée est la propriété d’une entreprise qui est elle-même propriétaire du studio de production dudit film. Sans s’en rendre compte, dans une émission d’une heure, on écoute une heure entière de publicité. C’est aussi le cas de The Price is right, quelle arnaque! The Tonight Show with Jay Leno, diffusé par NBC, est la propriété de General Electric, qui est aussi propriétaire d’Universal Pictures, Universal Music, et d’une quantité phénoménale d’entreprises.
Une autre façon pour ces corporations d’unifier leur champ d’influence est de procéder à la coentreprise. Plutôt que d’être concurrents, ce qui est essentiel au bon fonctionnement des modèles économiques du libre marché, les géants travaillent d’un commun effort en partageant la propriété de leurs projets en plus de faire affaire avec d’autres firmes spécialisées. Selon Robert McChesney, en 1997 les géants des médias procédaient à la coentreprise avec, en moyenne, 4 des 7 autres géants. Cette formule est gagnante car elle permet une publicité et des revenus connexes encore plus étendus.
Une autre façon pour ces corporations d’unifier leur champ d’influence est de procéder à la coentreprise. Plutôt que d’être concurrents, ce qui est essentiel au bon fonctionnement des modèles économiques du libre marché, les géants travaillent d’un commun effort en partageant la propriété de leurs projets en plus de faire affaire avec d’autres firmes spécialisées. Selon Robert McChesney, en 1997 les géants des médias procédaient à la coentreprise avec, en moyenne, 4 des 7 autres géants. Cette formule est gagnante car elle permet une publicité et des revenus connexes encore plus étendus.
S’ajoute à ce qui est de plus en plus clairement un monopole médiatique la propriété croisée. C’est ainsi que Vivendi détient 20 % des actions de NBC, et que les principaux actionnaires de Sony, de Disney et des autres géants sont des institutions financières de placement et d’assurance qui, parfois, comme le Capital Group Companies, dont les fonds communs de placement sont évalués à un billion de dollars, possèdent une partie importante des actions chez la plupart des géants. General Electric possède d’ailleurs des actions chez plusieurs des autres médias.
Malgré la réglementation en vigueur pour empêcher des fusions déraisonnables, le dogme néolibéral du marché libre, main invisible qui règle tous les problèmes, donne les résultats que l’on constate aujourd’hui : un réel monopole culturel de masse. Et bien qu’il semble inoffensif, celui-ci est impérialiste et fortement antidémocratique. Difficile de croire que les intérêts des entreprises qui produisent ce que nous regardons, lisons et écoutons quotidiennement sont axés sur la diversification culturelle et la pluralité d’opinions… Comme le résume si bien le directeur de Walt Disney de 1984 à 2005 : « We have no obligation to make history. We have no obligation to make art. We have no obligation to make a statement. To make money is our only objective. »3
La crise de la culture, le matraquage et l’infantilisation consumériste
L’influence qu’exercent l’art, la mythologie et les communications en général est connue depuis des millénaires. Les mythes, la poésie épique, lyrique ou courtoise, le baroque, les lumières, le romantisme, le réalisme, le naturalisme, la modernité, le surréalisme et la postmodernité ont moins été le reflet d’une époque que ce qui, avec le temps, la créa. Ainsi, les épopées homériques, notamment l’Iliade où l’on raconte la guerre de Troie, traduisent autant la réalité de l’idéal type grec qu’ils l’influençaient. Les jeunes grecs apprenaient par cœur ce poème de plus de 15 000 vers tant pour apprendre à lire que pour assimiler les valeurs qui y étaient rattachées : guerrier honorable, vertueux et soucieux des nombreux caprices des dieux, eux-mêmes maîtres de son destin.
Le pouvoir des moyens de communication fut rarement négligé à travers l’histoire. Porteurs de l’idéal, on bannissait tout ce qui ne s’y conformait pas dans le but de contrôler la pensée : pensons à la Congrégation de l’Index qui censurait ce qui ne s’accordait pas au dogme chrétien et aux nations totalitaires qui se servaient de la force de la création artistique et de la diffusion médiatique pour imposer leur idéologie. Ce qui est à retenir ici, c’est que ce qu’on lit, voit et entend est porteur d’une puissance incroyable : cela modèle notre identité, nos croyances et nos rapports sociaux.
L’importance de la radio, des journaux, des affiches, des livres, des magazines et du cinéma, dont l’architecte fut Goebbels, pour la propagande de l’idéologie nazie de 1933 à 1945, le Gleichschaltung, est l’exemple le plus frappant du danger que peut représenter une diffusion médiatique émanant d’un même groupe. Un préjugé veut que, maintenant qu’une grande partie des médias sont privatisés, ce danger n’existe plus; le consommateur est souverain et l’offre d’information et de culture suivra la demande qu’il en fait. Quelle erreur! Alors que le parti national-socialiste propageait l’antisémitisme et l’expansionnisme, on propage aujourd’hui un autre danger, celui d’une régression culturelle grave liée au consumérisme, à la dépolitisation, à l’infantilisation, à la violence, à l’hypersexualisation et j’en saute.
Le cinéma
Dans son analyse de plus de 1000 films sur la façon dont Hollywood méprise les Arabes (ses appuis sont nombreux et choquants), Jack Shaheen conclut que, depuis 1948, Washington travaille en collaboration avec les géants des médias dans le but de justifier les atrocités commises par Israël et celles commises par les Américains eux-mêmes au Moyen-Orient.4 Dès la tendre enfance, on crée une image dénigrante et stéréotypée de l’Arabe. La chanson d’ouverture incontestablement raciste du film de Walt Disney Aladdin (1992) illustre clairement ce propos : « Oh, I come from a land from a faraway place where the caravan camels roam, where they cut off your ear if they don’t like your face, it’s barbaric, but hey, it’s home. » Par ailleurs, dans Rules of Engagement (2000), le film hollywoodien le plus raciste fait à l’égard des Arabes, produit par Viacom en coopération avec le département de la défense des États-Unis, on en vient à justifier l’assassinat de centaines de yéménites parmi lesquels des femmes et des enfants qui, on le voit à la fin du film, ont tous sorti des mitraillettes – la fillette incluse – et commencé à tirer sur des soldats américains sans raison. La coopération des entreprises médiatiques américaines à cette propagande est d’autant plus simple à expliquer : la guerre leur rapporte beaucoup. Des exemples de matraquage – c’est-à -dire une répétition fréquente et systématique par les médias d’un message qu’on veut imposer, il y en a une infinité. Notamment, cet endoctrinement est présent dans les films comme Rocky ou les bandes dessinées où l’on contribue à endiguer le communisme en lui associant la tricherie, la misère et l’infériorité.
Au-delà de manipulations à des fins politiques (qui sont finalement commerciales) se trouve bien pire : l’infantilisation. Autrefois, le cinéma américain mettait un effort considérable dans ses productions pour s’assurer qu’il y ait un contenu et une qualité tant sur la trame narrative que sur les dialogues et les valeurs qui y étaient rattachées.5 De nos jours, les superproductions véhiculent des valeurs simples et enfantines. On parle aujourd’hui d’infantilisation car des comportements relatifs à l’enfance s’insèrent dans le tissu social : « L’enfant veut ce qu’il veut, quand il le veut, sans tenir compte des besoins des autres, et l’homme enfant ne s’écarte pas de ce schéma ». 6 Paradoxalement, des films hypersexualités pour adolescents, et l’adolescence peut finir à trente ans ou ne jamais finir du tout ; pensons à tous ces films de road trip et de « college partys », se mélangent aux films violents lorisé un « homme » riche, puissant, massif et séduisant qui possède des voitures éclatantes et un courage sans limites (Fast and Furious, James Bond, Iron Man, American Gangster, etc.).
Alors que le cinéma a la capacité d’initier ses spectateurs à une réflexion riche, Hollywood produit la plupart du temps des films vides ou nocifs qui cultivent un goût insatiable de luxure et de surconsommation. Je concède à cet empire culturel le fait qu’il divertit (du latin divertere qui veut dire détourner) et que cela occupe une fonction essentielle au sein de la société. Cependant, il le fait non seulement dans le but d’engendrer des gains avec la vente de ses films, ce qui est acceptable, à la limite, mais avec des revenus publicitaires et les profits connexes qu’engendre le style de vie qu’il idéalise dans ses productions. Bref, il n’a rien à dire, mais beaucoup à vendre.
Les médias
« Le métier de TF1, dit le président de la première chaîne de télévision publique française, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible; c’est-à -dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » Il va sans dire qu’aucun commentaire sera ici nécessaire pour étayer davantage mon argumentation.
D’autre part, la culture de masse étant marchandisée, la position politique diffusée dans ces médias est inévitablement celle du parti pris du profit et de la mondialisation des marchés. La raison d’être de toute production médiatique est d’influencer positivement les revenus des entreprises. Ces faits représentent un danger incroyable pour la démocratie, surtout parmi les anglophones qui, en plus de consommer les productions cinématographiques et télévisées américaines, consomment plus que nous leurs livres, leurs magazines et leurs journaux –
quoique je doute de la supériorité de Quebecor, d’Astral Media et de Power Corp. Pour ces raisons, on peut comprendre pourquoi Bernard Landry, en conférence il y a un mois, évoquait qu’il avait considérablement plus peur de ses voisins américains que de l’empire chinois malgré le fait que ce dernier viole plusieurs droits humains fondamentaux et qu’il gagne en importance jour après jour.
Au-delà des reproches adressés aux médias et à la télévision en particulier, Albert Jacquard, scientifique et essayiste français réputé, propose une analyse plutôt critique non pas du contenu, mais du médium : « La présence de l’image, loin d’être un complément, crée bien souvent un obstacle à la compréhension du message. (…) S’il est possible de parler d’un conflit, d’une révolution, il n’est pas possible de les montrer. (…) Présenter la télévision comme un prolongement des moyens d’information d’autrefois est lui faire beaucoup trop d’honneur. Elle ne succède nullement aux journaux et aux revues qui décrivaient les faits et proposaient une réflexion à leur propos. »7
Pour assurer une plus grande cote d’écoute et éviter d’aborder des sujets d’importance politique, les médias choisissent de reporter « un tas de futilités, de mièvreries et de foutaises.»8 De cette façon, l’intérêt de la masse est passé des enjeux sociaux, de la politique et de la culture aux sports, aux célébrités, aux crimes, à la mode et à la décoration. De 2001 à 2005, sur les 90 sujets les plus recherchés dans Google, 86 sont liés aux célébrités pour adolescents, à la culture de masse et au sport : Britney Spears, Eminem, Brad Pitt, Orlando Bloom, Paris Hilton, Janet Jackson, Harry Potter, Xbox 360, American Idol etc. Les quatre autres sujets de recherche sont Nostradamus, l’ouragan Katrina, le tsunami et l’Irak. 9
L’exemple le plus étonnant de pourriture culturelle n’est pas Américan Idol, Deal or No Deal, Loft Story ou Gossip Girl, mais bien les chansons d’Universal Music. À la rédaction de cet article, la chanson la plus populaire était Telephone de Lady Gaga. En plus des habituelles paroles insignifiantes, sa vidéo présente une image dégradante de la femme. Des scènes de violence entre femmes quasi nues nous donnent l’impression de voir quelque chose entre un film de Quentin Tarentino et un film porno. Pire, les paroles n’ont absolument rien à voir avec la vidéo. C’est que ces chansons obéissent toutes aux mêmes règles : publicité et auditoire de masse, vite oubliées, harmonies simples et répétitives et textes superficiels. Dans la chanson Imma be (3e présentement), sur 656 mots, on dit 138 fois imma et 131 fois be, laissant place à 387 autres mots comme rich, millions et poppin’ that bubbly coolin’ and livin’ that good life. Pour que la chanson reste en tête? Facile! Il ne faut pas qu’elle contienne un texte engagé à plusieurs niveaux de compréhension, mais que les paroles soient de pures stupidités qui répètent le plus de fois possible le titre de la chanson. Au moment même où j’écris cet article me viennent en tête, sans que je puisse les arrêter, des imbécilités comme le refrain de Hey, soul sister.
À une époque où la consommation culturelle augmente au même rythme que le nombre de philistins10, il est essentiel de se questionner sur qui nous présente quoi. Un monopole culturel signifie des idées homogènes, une uniformisation et une atomisation de l’individu orchestrée par ceux qui possèdent les moyens de diffusion. On peut affirmer sans crainte que la culture est le moteur du changement social. Or, la crise de la culture que nous vivons se traduit par une stagnation, voire une régression sociale. Les inégalités Nord-Sud se creusent, ceux qui ont des besoins n’ont pas d’argent et ceux qui ont de l’argent pas de besoins, la participation aux élections et l’engagement citoyen recule, la crise environnementale se poursuit. Une panoplie d’enjeux est problématique, en grande partie, à cause d’une culture écorchée qui se doit d’être revigorée. Le philosophe Bernard Stiegler propose une solution à ce propos : « Il faudrait diminuer la publicité sur le service public, mais aussi sur toutes les autres chaînes, et mettre en place de nouveaux financements pour ces utilités. »11 Malheureusement, pour le Canada, le contraire est vrai. La qualité des émissions diffusées à Radio-Canada diminue aussi vite que le financement qui lui est accordé.12 On se doit de miser sur un réseau public ou indépendant de qualité pour assurer la viabilité d’une culture diversifiée et épanouie.
Bref, je laisse à Hannah Arendt, qui avait identifié les remous de la culture américaine dès 1954, le soin de conclure. Il est grand temps que nous venions à bout de cette impasse qui a déjà causé trop de tort.
« La difficulté relativement nouvelle avec la société de masse est peut-être encore plus sérieuse, non en raison des masses elles-mêmes, mais parce que cette société est essentiellement une société de consommateurs, où le temps du loisir ne sert plus à se perfectionner ou à acquérir une meilleure position sociale, mais à consommer de plus en plus, à se divertir de plus en plus. Et comme il n’y a pas assez de biens de consommation alentour pour satisfaire les appétits croissants d’un processus vital dont la vivante énergie, qui ne se dépense plus dans le labeur et la peine d’un corps au travail, doit s’user dans la consommation, tout se passe comme si la vie elle-même sortait de ses limites pour se servir de choses qui n’ont jamais été faites pour cela. Le résultat est non pas, bien sûr, une culture de masse qui, à proprement parler, n’existe pas, mais un loisir de masse qui se nourrit des objets culturels du monde. Croire qu’une telle société deviendra plus « cultivée » avec le temps et le travail de l’éducation est, je crois, une erreur fatale. Le point est qu’une société de consommateurs n’est aucunement capable de savoir prendre en souci un monde et des choses qui appartiennent exclusivement à l’espace de l’apparition au monde, parce que son attitude centrale par rapport à tout objet, l’attitude de la consommation, implique la ruine de tout ce à quoi elle touche. »13
Francis Davidson Tanguay
2 Paula Dwyer, Can Rupert Conquer Europe?, Business Week, 25 mars 1996, p.169.
3 http://www.globalissues.org/article/159/
4 Jack Shaheen, Real bad arabs: how Hollywood vilifies a people (documentaire disponible en ligne)
5 Susan Sontag, Dumbing down or the banalisation of culture, http://nomuzak.co.uk/dumbing_down.html
6 David Jones et Doris Klein, Man-Child: A study of the infantilization of Man, New York, McGraw Hill, 1970, p.341.
7 Albert Jacquard, Mon utopie, France, Stock, 2006, p.93-94.
8 Op. Cit. (Note 1), p.129. (Walter Cronkite, ex-journaliste et reporter chez CBS cité par McChesney)
9 Benjamin Barber, Comment le capitalisme nous infantilise, France, Fayard, 2007, p.35. Consulter à ce sujet l’adresse suivante : http://www.google.com/intl/en/press/zeitgeist2007/showbiz.html
10 Le terme philistin, abondamment utilisé par Hannah Arendt, signifie une « personne d’esprit fermé aux lettres, aux arts, aux nouveautés ».
11 Bernard Stiegler, Nous ne faisons plus attention, Philosophie Magazine, Mensuel 37, Mars 2010, p.51.
12 http://www.ledevoir.com/societe/medias/286568/encore-une-tuile-pour-radio-canada?
13 Hannah Arendt, La crise de la culture, Gallimard, Folio Essais, 1968(traduction 1972), p.270.
Commentaires
Luc Viper le 05/05/2010 Ă 07h49
-Autrefois, le cinéma américain mettait un effort considérable dans ses productions pour s’assurer qu’il y ait un contenu et une qualité tant sur la trame narrative que sur les dialogues et les valeurs qui y étaient rattachées.- Je tien a préciser un petit énervement sur ce passage. Il est vrai qu'aujourd'hui tout ce qui part d'Hollywood est vu comme une façons de traire de l'argent, milking the money cow comme disent les anglais. Cependant, il y a une fausse association avec le vouloir du profit et la qualité du produit.Ce n'est pas parce que Hollywood veux faire de l'argent que leurs films sont nécessairement mauvais. Il est vrai que dans l`essai vous mentionné les films pour adolescents, qui a mon avis sont vraiment le bas de la qualité et vous avez bien raison de l`écrire. Cette forme de film est une insulte au cinéma, mais ce n`est pas ces films qui font le plus grand revenu d'Hollywood. Ce qui est attrayant d'Hollywood c'est bien sur l'attrait visuel, simplement parce qu'il peuvent. Avatar, qui est le film qui a apporté le plus est une merveille visuelle, même si l'histoire est en faite une reprise d'un vieux film de disney. Cependant, Hollywood on aussi un très grand repère de films avec des bonnes histoires, et pour cela il ne faut pas chercher loin.On peu prendre exemple de Pixar, qui au fil du temps on réalisé des films d`animations attrayants mais qui sont supporté par une histoire bien faite et certainement des personnages plus humain que beaucoup de film réelles. D'ailleurs, vous faite allusion au films d'hommes riche et puissant avec James Bond.Si on compare le nouveau James Bond, qui est Daniel Craig et le vieux qui est Sean Connery. Il est clair que Sean Connery a plus une image d`un James Bond puissant et sexy que Daniel Craig.
Charles Prévost le 05/05/2010 Ă 17h24
overdose de langue de bois!
Francis Davidson Tanguay le 06/05/2010 Ă 15h05
@ Luc -- Premièrement, bien que vouloir rechercher du profit ne signifie pas un film de mauvaise qualité SUR LE PLAN TECHNIQUE. Je concède que les effets visuels hollywoodiens sont souvent spectaculaires, éclatants. Toutefois, sur le plan des idées véhiculées, je m'excuse mais le film pertinant et innovateur est l'exception et non la règle. Même que la règle est nocive pour la culture, tel qu'illustré dans mon article.Malheureusement, je ne connais pas pixar mais vois à l'instant qu'il sont la propiété de Disney. Je doute fortement du fait qu'ils aient produit des films qui remettent en question le système à tendance néolibéral actuel. Et pour James Bond, je crois que ton impression est très subjective. L'essence du personnage James Bond est resté le même. Enfin, il ne faut pas voir en cet article un extrémisme qui voudrait anéantir totalement la culture de masse; je crois simplement que cette culture doit être diversifiée et épurée de ses stratégies commertiales sordides.
Renaud Bouret le 09/05/2010 Ă 04h45
Pour simplifier le travail du spectateur, les dialogues des films hollywoodiens sont puisés dans une banque de quelques centaines de répliques obligées. À ce jour, je n'ai encore jamais visionné un film américain sans entendre au moins une fois les phrases suivantes: — Let's get outa here. — Well, what are we waiting for? — We're wasting our time. — Try and get some rest. — Calm down, now honey, you've gotta calm down. — Everything's gonna be alright. Calm down. Trust me. There's nothing to be afraid of. — What do we have for dinner? — Are you through with the butter? — Don't you think you're gonna get away with this, 'cause you ain't. — Hey, wait a minute! I've got an idea. (NB. C'est encore plus frappant quand on regarde le film dans une version doublée.)
Francis Davidson Tanguay le 09/05/2010 Ă 10h44
Comme tu le soulignes Renaud, ces répliques sont tellement répétées qu'elles s'insèrent dans le tissu social et fabriquent le consentement. On crée un monde et des rapports sociaux, un style de vie, et pour que ça entre, on répète. Et on répète. Et on répète. Et on en vient à créer une passivité unanime dont le "everything's gonna be alright" est l'exemple le plus frappant.