Pour une éducation centrée sur l’Être
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Qu’elle soit la panacée de l’humanité ou qu’elle serve à former une main-d’œuvre qualifiée, nul ne néglige son importance. Entre l’hominidé trouvé à Cro-Magnon, Jean-Jacques Rousseau et Stephen Harper, une différence majeure subsiste : ce qu’ils ont vu, senti, appris – ce qu’ils ont acquis. L’humanité s’acquiert. Par la culture, par les rencontres, par la langue.
Les opposants du déterminisme ne puisent pas en leur argumentaire ce qui est inné à l’homme – génétique – mais en ce qu’il apprend, accumule et transforme grâce à un outil façonné il y a quelque 2500 ans. La liberté aurait ainsi comme source la raison, faculté futile pour un être ne possédant que les uniques connaissances que la subjectivité de ses sens et de son expérience lui procurent. L’homme est libre, car il apprend, car on l’éduque.
Or, cette liberté va au-delà de la liberté métaphysique pure qui, pour certains, est unique à l’homme; elle s’accompagne d’une liberté sociale et civile. Certains politiciens, mais surtout les dirigeants de multinationales, ont intérêt à former des esprits étroits et désintéressés ou simplement cloitrés par des équations mathématiques lourdes, car ces esprits sont socialement, culturellement et politiquement malléables (et je ne pense surtout pas (voir l’ironie) aux États-Unis où l’on convainc une partie importante de la population que la gratuité des soins de santé est néfaste pour tous et où le plus haut tribunal du pays juge que la liberté d’opinion des entreprises était brimée par la limite de financement qu’elle pouvait accorder aux partis politiques).
D’où la nécessité d’apprendre l’homme à l’homme, pour qu’il puisse faire des choix éclairés sans lesquels la démocratie est absurde. C’est à partir du moment où l’homme prend connaissance de ce que ses ancêtres ont compris que celui-ci arrive à faire évoluer l’humanité, sans quoi tout serait à recommencer à chaque naissance. Le potentiel humain, sa singularité, réside en sa capacité d’atteindre le bonheur par le savoir, la rationalité et toutes les valeurs de respect, d’égalité, d’entraide, de modération et de plaisirs qui viennent la plupart du temps chez les individus doués de tels outils.
Malheureusement, ces outils ne sont plus valorisés. Nous sommes plongés dans l’ère de l’indifférence et de l’ignorance, ce que le faible taux de participation aux élections (notre seul pouvoir démocratique) et que le ratio décroissant de journaux par habitant ne démentent pas. Cette indifférence est aussi visible dans les palmarès autant musicaux que cinématographiques qui présentent des chansons et films vides de contenu (si ce n’est publicitaire) que l’on remplace par de la violence, un monde artificiel ou des fausses valeurs issues de la positive psychology, une sorte de culte du smile or die que certains ont décidé de se poser permanemment à la figure au coût d’une injection de botox ici et là .
Par ailleurs, s’inscrivant dans la rangée des accomplissements personnels de Maslow, l’accumulation des connaissances est pour plusieurs un luxe. Ce qu’il y a de plus inhumain dans le phénomène des inégalités sordides, c’est qu’une trop grande partie de l’humanité n’a pas accès à la connaissance, car son temps est absorbé entièrement par des préoccupations quotidiennes de survie comme boire, manger ou être en sécurité, et nous n’en sommes pas irresponsables.
Hommes, soyez humains, c’est votre premier devoir : soyez-le pour tous les états, pour tous les âges, disait Rousseau. L’éducation, qui signifiait nourriture chez les anciens, a pour fonction première la transmission des connaissances et de la pensée critique, que ce soit utile à un emploi ou non. Le savoir est bon; ayez-en soif. Que l’éducation serve à élargir le potentiel humain et le bonheur commun, et rien de plus. « Vivre est le métier que je veux lui apprendre. En sortant de mes mains, il ne sera, j’en conviens, ni magistrat, ni soldat, ni prêtre : il sera premièrement homme; tout ce qu’un homme doit être, il saura l’être au besoin tout aussi bien que qui que ce soit, et la fortune aura beau le faire changer de place, il sera toujours à la sienne. » Jean-Jacques Rousseau.
Les opposants du déterminisme ne puisent pas en leur argumentaire ce qui est inné à l’homme – génétique – mais en ce qu’il apprend, accumule et transforme grâce à un outil façonné il y a quelque 2500 ans. La liberté aurait ainsi comme source la raison, faculté futile pour un être ne possédant que les uniques connaissances que la subjectivité de ses sens et de son expérience lui procurent. L’homme est libre, car il apprend, car on l’éduque.
Or, cette liberté va au-delà de la liberté métaphysique pure qui, pour certains, est unique à l’homme; elle s’accompagne d’une liberté sociale et civile. Certains politiciens, mais surtout les dirigeants de multinationales, ont intérêt à former des esprits étroits et désintéressés ou simplement cloitrés par des équations mathématiques lourdes, car ces esprits sont socialement, culturellement et politiquement malléables (et je ne pense surtout pas (voir l’ironie) aux États-Unis où l’on convainc une partie importante de la population que la gratuité des soins de santé est néfaste pour tous et où le plus haut tribunal du pays juge que la liberté d’opinion des entreprises était brimée par la limite de financement qu’elle pouvait accorder aux partis politiques).
D’où la nécessité d’apprendre l’homme à l’homme, pour qu’il puisse faire des choix éclairés sans lesquels la démocratie est absurde. C’est à partir du moment où l’homme prend connaissance de ce que ses ancêtres ont compris que celui-ci arrive à faire évoluer l’humanité, sans quoi tout serait à recommencer à chaque naissance. Le potentiel humain, sa singularité, réside en sa capacité d’atteindre le bonheur par le savoir, la rationalité et toutes les valeurs de respect, d’égalité, d’entraide, de modération et de plaisirs qui viennent la plupart du temps chez les individus doués de tels outils.
Par ailleurs, s’inscrivant dans la rangée des accomplissements personnels de Maslow, l’accumulation des connaissances est pour plusieurs un luxe. Ce qu’il y a de plus inhumain dans le phénomène des inégalités sordides, c’est qu’une trop grande partie de l’humanité n’a pas accès à la connaissance, car son temps est absorbé entièrement par des préoccupations quotidiennes de survie comme boire, manger ou être en sécurité, et nous n’en sommes pas irresponsables.
Hommes, soyez humains, c’est votre premier devoir : soyez-le pour tous les états, pour tous les âges, disait Rousseau. L’éducation, qui signifiait nourriture chez les anciens, a pour fonction première la transmission des connaissances et de la pensée critique, que ce soit utile à un emploi ou non. Le savoir est bon; ayez-en soif. Que l’éducation serve à élargir le potentiel humain et le bonheur commun, et rien de plus. « Vivre est le métier que je veux lui apprendre. En sortant de mes mains, il ne sera, j’en conviens, ni magistrat, ni soldat, ni prêtre : il sera premièrement homme; tout ce qu’un homme doit être, il saura l’être au besoin tout aussi bien que qui que ce soit, et la fortune aura beau le faire changer de place, il sera toujours à la sienne. » Jean-Jacques Rousseau.
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