Éducation inc.
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Selon l’opinion générale, l’éducation est un élément fondamental dans nos sociétés, et depuis la démocratisation de son accès après la Seconde Guerre mondiale, il est force de constater qu’elle occupe une place de plus en plus importante, notamment dans les budgets de l’état. À première vue, il est fort louable de la part du gouvernement du Québec de concentrer et d’investir encore et toujours des sommes de plus en plus importantes dans ce secteur névralgique de la société, dans le but de maximiser le rendement du système éducatif et de, selon les mots de la ministre de l’Éducation, Mme Michelle Courchesne, « Créer une société sans décrochage », et même si les derniers correctifs en matière d’éducation semblent plus relevés de l’improvisation que de la réelle amélioration, mais là n’est pas le débat. Non, le problème en effet, avant de savoir comment améliorer les lacunes qui affligent le système éducatif québécois, est de savoir définir les buts et objectifs que devraient avoir l’éducation, buts universels qui devraient êtres partagés par tous les systèmes éducatifs, et buts particuliers propres à notre contexte de Nord-Américain francophone, à notre situation sociologique, à notre culture et à nos valeurs.
L’éducation, selon le Petit Robert, est : « La mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain ». Cette définition, bien que pouvant être sujette à débat, reprend néanmoins les grands principes de l’éducation, soit la formation et le développement de celui qui s’éduque. La formation de l’individu relève de donner les outils nécessaires à l’être humain pour assurer son intégration à la société et son fonctionnement en son sein. Cette formation vise donc à permettre à l’homme d’obtenir les connaissances théoriques et techniques nécessaires à l’obtention d’un emploi, pour être en mesure de contribuer au fonctionnement de la société. Cette formation poursuit également comme objectif l’apprentissage des coutumes et bonnes manières de la vie en société, ce qui permet une limitation des conflits, des frictions et une meilleure cohésion sociale. Le deuxième grand objectif de l’éducation est d’assurer le développement de l’individu. Ce développement passe par l’acquisition par l’homme d’une faculté de raisonnement qui puisse lui permettre une certaine forme d’autonomie, autonomie fonctionnelle, lui permettant, une fois à l’âge adulte et combinée à sa formation, de pouvoir subvenir à ses besoins, gérer son temps et évoluer de par lui-même dans le monde, et autonomie morale, lui permettant par le développement de sa raison de réfléchir par lui-même, de se formuler des opinions propres et dans la mesure du possible d’éviter la manipulation et les influences néfastes dont il pourrait être victime.
Cependant, depuis que l’éducation est devenue un service essentiel, le gouvernement semble perdre de vue les objectifs premiers du système éducatif. Ces objectifs premiers qui visent l’apprentissage semblent avoir été remplacés par la performance. En effet, dans le système éducatif contemporain, l’important n’est plus de se développer, n’est plus de se former, n’est plus même d’apprendre, l’important est de performer. Performer, avoir de bonnes notes ou un bon bulletin, voilà l’objectif d’un trop grand nombre de professeurs et d’élèves. On ne se soucie plus de savoir si l’élève a bien assimilé les compétences et le savoir, tout ce qui compte est qu’il l’emmagasine le plus vite possible et qu’il la recrache sur sa copie d’examen. On résume ainsi l’éducation au fait que l’élève passe son année, et encore là , avec la réforme de l’éducation brillamment entreprise par le gouvernement ces dernières années, on ne sent même plus aujourd’hui cette volonté. Maintenant, le parent ne demande plus à son enfant ce qu’il a appris à l’école, il lui demande s’il a eu de bonnes notes à son bulletin, le savoir se perdant au profit du culte de la performance et de la productivité. De plus, il est à noter que le deuxième rôle de l’éducation, soit le développement, et surtout le développement moral, est laissé pour compte. Dans les écoles secondaires, les étudiants apprennent les différentes règles de grammaire, les formules mathématiques du deuxième degré et les éléments du tableau périodique, mais restent trop souvent ignorants des enjeux politiques et sociaux de la planète et même de leur pays. Mais tout ceci n’est pas surprenant, car si un élève a de la difficulté en éthique, ça n’est pas vraiment grave, mais par contre si il coule en mathématiques, alors là c’est une vraie catastrophe, mais bien sûr, car un élève performant en mathématiques aura beaucoup plus de chance d’être productif dans la société qu’un autre excellant en morale, car on ne fait pas d’argent avec la morale.
Certains estiment que les universités ne sont plus des lieux de hauts savoirs, mais des entreprises où le retour sur investissement prime le développement intellectuel, ou l’argent est priorisé au détriment de la progression du savoir. L’éducation n’est maintenant plus qu’un vulgaire produit visant à engendrer un profit, et pour l’État, les étudiants ne représentent pas des individus en période d’apprentissage, mais de simples données, de simples investissements qui doivent rapporter des dividendes. Par exemple, les subventions accordées pour la lutte au décrochage sont justifiées par les recettes que ces futurs contribuables engendreront par leurs salaires plus élevés. L’objectif n’est donc plus de développer ces étudiants, mais d’obtenir de bonnes statistiques qui paraissent bien sur les bilans et d’optimiser le rendement du système en gonflant le taux de diplomation secondaire et postsecondaire, quitte à diminuer les normes de promotion au secondaire et les normes d’admission des universités. Le raisonnement va comme suit : à défaut de pouvoir hausser le rendement des élèves, diminuons la difficulté du système. Normalement, la recherche de la performance et de la réussite à tout prix devrait, même si elle dénature sa raison d’être, permettre de hausser le niveau du système, mais alliée à la paresse, le recours trop fréquent à la facilité et à la promotion de la médiocrité, elle ne fait qu’appauvrir un système scolaire déjà déficient, entraînant les effets pervers des deux extrêmes, soit la dénaturation de l’enseignement et la baisse de niveau du système global. Dans ce contexte, ce n’est plus l’éducation qui sert l’homme, mais l’homme qui sert l’éducation, on oublie alors les besoins de l’être humain et on se concentre sur ceux du système, un système à la base déficient. Comment pouvons-nous rechercher l’amélioration d’un système alors que ses buts et sa raison d’être ont été dénaturés depuis longtemps? Comment pouvons-nous nous faire les alliés d’un système qui ne voit en l’être humain qu’un moyen et non une fin?
L’éducation, selon le Petit Robert, est : « La mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain ». Cette définition, bien que pouvant être sujette à débat, reprend néanmoins les grands principes de l’éducation, soit la formation et le développement de celui qui s’éduque. La formation de l’individu relève de donner les outils nécessaires à l’être humain pour assurer son intégration à la société et son fonctionnement en son sein. Cette formation vise donc à permettre à l’homme d’obtenir les connaissances théoriques et techniques nécessaires à l’obtention d’un emploi, pour être en mesure de contribuer au fonctionnement de la société. Cette formation poursuit également comme objectif l’apprentissage des coutumes et bonnes manières de la vie en société, ce qui permet une limitation des conflits, des frictions et une meilleure cohésion sociale. Le deuxième grand objectif de l’éducation est d’assurer le développement de l’individu. Ce développement passe par l’acquisition par l’homme d’une faculté de raisonnement qui puisse lui permettre une certaine forme d’autonomie, autonomie fonctionnelle, lui permettant, une fois à l’âge adulte et combinée à sa formation, de pouvoir subvenir à ses besoins, gérer son temps et évoluer de par lui-même dans le monde, et autonomie morale, lui permettant par le développement de sa raison de réfléchir par lui-même, de se formuler des opinions propres et dans la mesure du possible d’éviter la manipulation et les influences néfastes dont il pourrait être victime.
Cependant, depuis que l’éducation est devenue un service essentiel, le gouvernement semble perdre de vue les objectifs premiers du système éducatif. Ces objectifs premiers qui visent l’apprentissage semblent avoir été remplacés par la performance. En effet, dans le système éducatif contemporain, l’important n’est plus de se développer, n’est plus de se former, n’est plus même d’apprendre, l’important est de performer. Performer, avoir de bonnes notes ou un bon bulletin, voilà l’objectif d’un trop grand nombre de professeurs et d’élèves. On ne se soucie plus de savoir si l’élève a bien assimilé les compétences et le savoir, tout ce qui compte est qu’il l’emmagasine le plus vite possible et qu’il la recrache sur sa copie d’examen. On résume ainsi l’éducation au fait que l’élève passe son année, et encore là , avec la réforme de l’éducation brillamment entreprise par le gouvernement ces dernières années, on ne sent même plus aujourd’hui cette volonté. Maintenant, le parent ne demande plus à son enfant ce qu’il a appris à l’école, il lui demande s’il a eu de bonnes notes à son bulletin, le savoir se perdant au profit du culte de la performance et de la productivité. De plus, il est à noter que le deuxième rôle de l’éducation, soit le développement, et surtout le développement moral, est laissé pour compte. Dans les écoles secondaires, les étudiants apprennent les différentes règles de grammaire, les formules mathématiques du deuxième degré et les éléments du tableau périodique, mais restent trop souvent ignorants des enjeux politiques et sociaux de la planète et même de leur pays. Mais tout ceci n’est pas surprenant, car si un élève a de la difficulté en éthique, ça n’est pas vraiment grave, mais par contre si il coule en mathématiques, alors là c’est une vraie catastrophe, mais bien sûr, car un élève performant en mathématiques aura beaucoup plus de chance d’être productif dans la société qu’un autre excellant en morale, car on ne fait pas d’argent avec la morale.
Certains estiment que les universités ne sont plus des lieux de hauts savoirs, mais des entreprises où le retour sur investissement prime le développement intellectuel, ou l’argent est priorisé au détriment de la progression du savoir. L’éducation n’est maintenant plus qu’un vulgaire produit visant à engendrer un profit, et pour l’État, les étudiants ne représentent pas des individus en période d’apprentissage, mais de simples données, de simples investissements qui doivent rapporter des dividendes. Par exemple, les subventions accordées pour la lutte au décrochage sont justifiées par les recettes que ces futurs contribuables engendreront par leurs salaires plus élevés. L’objectif n’est donc plus de développer ces étudiants, mais d’obtenir de bonnes statistiques qui paraissent bien sur les bilans et d’optimiser le rendement du système en gonflant le taux de diplomation secondaire et postsecondaire, quitte à diminuer les normes de promotion au secondaire et les normes d’admission des universités. Le raisonnement va comme suit : à défaut de pouvoir hausser le rendement des élèves, diminuons la difficulté du système. Normalement, la recherche de la performance et de la réussite à tout prix devrait, même si elle dénature sa raison d’être, permettre de hausser le niveau du système, mais alliée à la paresse, le recours trop fréquent à la facilité et à la promotion de la médiocrité, elle ne fait qu’appauvrir un système scolaire déjà déficient, entraînant les effets pervers des deux extrêmes, soit la dénaturation de l’enseignement et la baisse de niveau du système global. Dans ce contexte, ce n’est plus l’éducation qui sert l’homme, mais l’homme qui sert l’éducation, on oublie alors les besoins de l’être humain et on se concentre sur ceux du système, un système à la base déficient. Comment pouvons-nous rechercher l’amélioration d’un système alors que ses buts et sa raison d’être ont été dénaturés depuis longtemps? Comment pouvons-nous nous faire les alliés d’un système qui ne voit en l’être humain qu’un moyen et non une fin?
Commentaires
Alexandre Dionne le 08/04/2010 Ă 14h58
Une petite influence de Rousseau par harsard? Le problème c'est justement qu'on a aucun cours de philosophie avant le CÉGEP, et même rendu là, seul le dernier cours de philo sur 3 traite de problèmes actuels. En plus, les cours "d'éthique et culture religieuse" sont souvent peu intéressant ou ne présente pas un bon contenu (exception fait du cours de Mathieu David). C'est impossible de changer le système d'éducation actuel, car il est fortement lié au capitalisme. Toutefois il est possible de modifier les cours d'éthiques et d'ajouter un cours de politique ou comment vivre en société, etc.